Frais de scolarité : une moitié de la solution.

Je sais qu'il sera difficile de se faire entendre dans le brouhaha actuel entourant le débat sur la hausse des frais de scolarité au Québec.
 
Je sais que beaucoup penseront que ce que je vais avancer ici n'est pas essentiel et n'aborde que superficiellement le véritable débat de société qui fait rage chez nous. Peut-être.
 
Alors que le mouvement étudiant prenait son envol, j'ai été frappé par le fait qu'au même moment, le gouvernement du Québec prenait la décision de lancer un vaste plan de migration de l'ensemble des postes informatiques de l'État et des organismes de la santé et de l'éducation vers Windows 7.
Le coût du projet est évalué à 1,4 Milliard de dollars. Il concerne 738 000 postes de travail. 88 000 pour la fonction publique, 150 000 pour la santé, et près de 500 000 pour l'éducation.
 
Vous pourrez lire un des rares articles paru sur le sujet, il y a deux semaines : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201203/29/01-4510778-un-milliard-pour-renouveler-les-postes-informatiques.php
 
Le coût pour le seul secteur de l'éducation est évalué à 904 millions de dollars.
 
Concernant la hausse des droits de scolarité, si l'on se réfère au document du Ministère du budget ( http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/Budget/2011-2012/fr/documents/Education.pdf ), l'augmentation se faisant progressivement, vous pourrez constater qu'en 2012, on s'attend à 41 M$ de revenu supplémentaire , en 2013 90M$, en 2014 144M$, en 2015 193 M$, en 2016 231 M$ et en 2017 265M$.
 
Soit un total de 964 millions de dollars pour la période 2012-2017.
 
Première remarque : ces 904 millions de dollars de dépenses pour la migration Windows 7 n'apporteront, à peu de chose près, aucun gain de productivité pour le secteur de l'éducation. Comme beaucoup d'entre vous le savent, cette dépense est due au fait que le fournisseur, Microsoft, cesse le support de windows XP et impose donc à ses clients le passage à la nouvelle version de leur produit.
 
Deuxième remarque : l'ensemble de ces coûts sont récurrents. L'État n'achète pas ces logiciels. Il achète un droit d'utilisation. Il paye, dans le fond, une dîme, une rente à une multinationale, pour lui permettre d'utiliser des logiciels qui pourtant existent pour la plupart gratuitement sur Internet.
 
Troisième remarque : l'utilisation de logiciels libres et de Linux dans le cas particulier qui nous intéresse ici (les postes de travail) est parfaitement adapté au secteur de l'éducation. Il est non seulement adapté mais aussi hautement souhaitable pour l'avenir du Québec. Je ne m'étendrai pas sur ce dernir point pourtant essentiel.
 
Quatrième remarque : certes, une migration vers les logiciels libres entraînerait des coûts de migration. Ils sont difficiles à chiffrer et sont sans doute important bien que probablement moindre que les coûts de migration Windows 7 (chiffré pour le secteur de l'éducation à 607 M$). À dire vrai, l'honnêteté intellectuelle voudrait que les coûts de migration vers les logiciels libres ne soient pas pris en compte. En effet, à la différence du modèle privatif, ceux-ci ne sont pas récurrents. Ils sont de véritables investissements (et je passe les bénéfices secondaires, comme la création d'emplois locaux).
 
Mais, là encore, ne chipotons pas. Même en considérant des coûts de 450 millions de dollars pour la migration vers les logiciels libres, une politique déterminée d'utilisation des logiciels libres dans le réseau de l'éducation permettrait une économie d'au moins 450 millions de dollars sur la période 2012-2017 et couvrirait près de la moitié de la hausse des frais de scolarité au Québec.
 
J'ai le sentiment que si le gouvernement arrivait avec une proposition de diminution de 50% de la hausse des frais de scolarité sur la table, les conditions seraient réunies pour sortir de l'impasse politique dramatique ( et lourde de conséquences) dans laquelle nous nous trouvons.

Bravo

Je trouve cette intervention très à propos! On constate plus d'un an après le salon du logiciel libre que les politiques et la bureaucratie Québecoise est un animal qui bouge lentement. Mme. Courchesne nous avait parlé de rendre obligatoire l'évaluation de logiciels libres dans les processus d'appel d'offres publique. Qu'en est-il réellement??
Je travail présentement dans un cégep et je réalise qu'ici comme ailleurs la plupart des professeurs, étudiants et employés (technicien informatique inclus) sont récalcitrant à tout type de changements au niveau de lors système d'exploitation et de leur suite bureautique. Pourtant, je n'ai pas de mal à comparer une migration vers Windows 7 ou Office 2007 à une migration vers Linux. J'utilise Linux depuis maintenant 1 an comme poste de travail principal et je peux dire que tout ce dont j'ai besoin est disponible sur Linux. Il y a bien sûr quelques applicatifs qui n'ont pas leur égal sous Linux mais dans ce cas précis, il n'y a rien qui empêche de rouler une machine virtuelle locale ou un serveur de Terminaux Windows.
Je me demande bien ce qui pourrait déclencher une révolution à ce sujet. On constate que dans les salles de serveurs la révolution est belle et bien entamée (virtualisation, info nuagique, etc.) le tout bien souvent roulant sur des technologies libres.
Dans ma perspective je crois que la préparation à des situations de déploiement, de gestion de postes et de connaissances générales sous d'autres plateformes que Windows seraient bénéfiques pour l'ensemble du personnel technique de la fonction publique.
Finalement, lorsqu'il est question d'investissements, je peux confirmer que nous investissons localement grâce au logiciel libre. Nous avons déployé du Drupal, du Moodle et j'en passe. Le tout se fait avec une communauté locale et internationale très dynamique.
 

Le problème, c'est que les

Le problème, c'est que les formations en informatique sont beaucoup trop pro Windows.
Je crois qu'il n'y a pas assez de gens qui connaissent Linux pour assurer une bonne migration.

linux est maintenant dans

linux est maintenant dans toutes formation informatique.

Microsoft et le reste

Il ne faudrait pas oublier que le logiciel libre n'est pas uniquement Linux. Je ne sais pas faire l'inventaire des logiciels libres tant en mode "office" que des jeux, ou des logiciels accessoires comme 7zip ou grisbi...
Ne considérer que des logiciels propriétaires c'est faire du racisme au même titre qu'avec les personnes. Cela n'a pas de sens, il faut dire que le "gros bon sens" est en perdition. Dans le passé, chaque entreprise, ministère avait ses propres développeurs, ses proches serveurs, ses propres applications. les gestionnaires des finances sont venus et ont radicaliser les couts, en reportant leur imputabilité sur d'autres : si telle application développée en interne fonctionne mal, au lieu que ce soit de ma faute ce sera de la faute au fournisseur qui n'a pas fait son travail, ou qui m'a berné.  Ou sont donc les entrepreneurs? ou sont donc les visionnaires? Nous les avons tassés sur le coté de notre route, pour ne pas prendre la liberté de s'opposer à ceux qui ont peur d'avoir peur.
Regardons ailleurs qu'au Québec. Dans de nombreux pays, de nombreux ministères ont migré les applications vers de l'open-source, sans parler des postes de travail. des applications ont été ré-écrites pour le bien du commerce local. Et tout cela avec succès. Bien sûr, il y a des logiciels qui ne sont pas bons et ce dans les deux mondes. Alors dans ces deux mondes il faut les choisir. Mon employeur m'a donné microsoft Office 2010 il y a deux ans. désolé je me cache et j'utilise Office 2003 ou Openoffice. Pourquoi parceque je ne suis plus capable de retrouver mes commandes facilement. et dans mon windows7 j'ai mis virtual box avec une machine Fedora...Mais le plus important c'est ce que j'écris, pas avec quoi.
Je ne dis pas que le logiciel libre c'est la panacée, mais il y a de la place pour les deux systèmes. Je recommande moi-même à mes clients des applications libres et des pas libres, c'est à eux de choisir!!! AVOIR LE CHOIX! cela est un acte de foi: si vous n'avez pas le choix vous n'êtes pas libre, vous n'êtes pas libre de vos paroles, vous n'êtes pas libre de vos actes, vous n'êtes pas libre de vos décisions. Bref vous êtes dans la prison que vous vous êtes contruit.
Aller vous encore dormir et vous laisser embobiner par tous ces vendeurs de chimères. Reveillez-vous que diable!!!Prenez vous en main! faites des choix réfléchis! Arrêter de gober tout cru ce que les autres vous disent. Reveillez vous! Reprenez le controle de la situation,... Ayez peur de réussir ce que vous entreprendrez. Alors et alors seulement vous redeviendrez des Hommes et des Femmes dignes de ces noms.

Un des nombreux problèmes

Au point où nous en sommes, il n'est pas concevable de faire une migration de Windows XP a Linux. L'infrastructure entière est basée sur Windows et il n'est pas possible de réécrire tout les applications pour les utiliser sous Linux. On pourrait faire une longue liste d'autres dépenses inutiles qui se font dans notre gouvernement. Le problème est que le gouvernement en entier est d'une innéficacité incroyable. Il y a trop de pertes similaires à ce que vous mentionnez et personne pour faire le ménage. On parle ici cependant d'un ménage qui prendra certainements quelques dixaines d'années et coutera des sommes immenses. Aucun politicien n'osera faire ce ménage puisque les statistiques le feront paraître comme le pire premier ministre de tout les temps.

Pas d'accord du tout car je suis en train de le faire !!!

Bonjour M. Anonyme, mon nom est Patrick Vignola et je travaille au CSSS de La Mitis à Mont-Joli.  Nous sommes un petit établissement de 800 employés avec 4 personnes en informatiques.  Nous sommes en train de migrer vers des logiciels OpenSource et ce sans gravec problème!  On a commencé seulement en juillet 2012 et on est pas mal avancé!  On utilise maintenant Ubuntu Serveur LTS 1204 et Apache pour nos applications web (Intranet, Gestion des demandes informatiques, services techniques, applicatifs, inventaires) et on regarde pour implémenté une solution de "Bureau Virtuel" en opensource!  Pourtant, nous n'avons pas une équipe de grande envergure, mais mes dirigeants sont "allumés" et proactifs et comprennent les avantages de passer aux logiciels libres. 
 
Pour ce qui est des utilisateurs, ils ne sont pas si récalcitrant quand on les écoute et qu'on adapte les SI à leurs besoins au lieu de leur imposer des infrastructure non-flexibles.  On travaille déjà avec Google, eBay et Facebook et ce ne sont pas des systèmes hébergés sur du Miscrosoft et personne ne s'en plaint!
 
Il faut certe être convaincu, mais lorsqu'on doit payer 80 000$ et plus en récurences annuelles, je trouve que l'ingéniosité à sa place!

Prendre la bonne décision

Bonjour,
Les applications internes développées dans les organismes et les ministères sont réécrites régulièrement pour se 'mettre à niveau' et ce, surtout lorsqu'elles sont écrites en Microsoft.
C'est le cas de Microsoft Visual FoxPro qui est mort depuis une décennie, des connecteurs DAO qui migrent vers ADO, des mises à jour applicatives qui doivent suivre les mises à jour de serveurs (MSSQL 2003 vers 2005 p.ex.) et qui concrètement sont coûteuses pour l'état qui doit procéder aux migrations existantes. Donc, peut-être est-ce justement cette culture de la propriété logicielle et des mises à jours majeures (qui chamboulent) bien implantée qui fait croire à cet argument sans queue ni tête. J'ai vécu des migrations de technologies Microsoft à Microsoft et des réécritures d'application Access en applications Access. Aucun sens.
C'est un sophisme que de croire qu'il n'y a pas de coûts collatéraux à rester avec des solutions propriétaires. Les technologies propriétaires évoluent, deviennent désuettes, meurent et sont remplacées. Étrangement, dans le logiciel libre les technologies évoluent sans pour autant demander une restructuration globale coûteuse et difficile.
Migrer vers les solutions libres reste la seule option viable à long terme, pouvant assurer un coût de maintenance faible et prévisible. Quand sortirons nous de la prise des compagnies propriétaires ? Seulement quand on aura collectivement fait le saut et que les institutions respecterons ce choix collectif.
Étant certifié Microsoft moi-même et travaillant à tous les jours avec des logiciels libres (serveurs, bureaux, infrastructures), je peux avancer modestement que l'intégration Hybride fonctionne bien malgré tout. Les deux mondes sont cohabitables !
Puis, pour revenir à nos moutons, je trouve inconcevable de faire payer aux étudiants les frais d'un système mal géré, mal compris et mal présenté. On endette nos étudiants pour balancer des budget en même temps qu'on paie pour des licences d'utilisation une méga-corporation américaine c'est non seulement révoltant mais c'est aussi comme payer pour des machines en endettant la jeunesse.
Les chiffres sont là, à vous de juger, mais pour ma part je suis outré par notre gouvernement actuel qui perd la vision d'avenir.
Microsoft continuera à sortir des versions de ses systèmes et de ses logiciels qui devront être mis à niveau encore et encore. Les applications 'maison' devront être réécrites de toutes façon.
Migrer une fois et s'approprier l'infrastructure, voilà un choix intelligent de société par rapport à notre utilisation numérique.

Voyons donc...

Voyons donc... conversion impossible!!!!
Avec plus d'un millard à investir et les milliers d'emploi créés, le chantier de la conversion aux logiciels libre est un véritable « Plan Nord » pour les technologies de l'information au Québec. Tôt ou tard, il va falloir se résoudre à se débarrasser de la taxe Microsoft et de son monopole!
Ça ne prend pas du courage, simplement de la vision.
Claude Coulombe
architecte logiciel
 

Des chiffres éloquents... pas ceux de la ministre

Comme toujours, Cyrille, remet les pendules à l'heure.  Et pas d'entourloupettes, il inclut même des frais de transition au libre.
 
Le gouvernement nous abreuve toutes sortes de chiffres mais rarement de ceux qui sont significatifs.
Merci Cyrille, je vais faire circuler.

D'un univers stable vers un univers en constant changement

Le secteur de l'éducation, est probablement celui qui profite le plus des prix dérisoires des licenses Windows, dans le but de 'contaminé' la population, aux produits Microsoft. Le prix des licenses, est probablement faible comparé au prix de la formation, je dirais 20% pour les licenses, 80% pour la formation.
Le monde Windows, est incroyablement stable et rassurant. Il est formé de la plateforme .NET, dont le développement est géré par Microsoft. Il évolue lentement mais sûrement.
Le développement de Linux est afreusement cahotique et inquiétant. Mois, après mois, une nouvelle version du noyau Linux apparait, avec ces changements. Apparait des Control Groups, de nouveaux protocoles de gestion de la sécurité comme 'Tomoyo?', des termes techniques comme RCU concernant le bon usage de la construction/déconstruction de la mémoire, etc. Franchement, j'ai bien de la peine à suivre.
Le monde Windows, a un seul système graphique en vue, Windows Presentation (les autres étant à toutes fin pratiques, périmés). Linux a Gnome, KDE, LXDE, E17, et leurs librairies graphiqes associés. En plus d'un tas de modules X qui changent constamment.
Là où la plateforme .NET gère les versions multiples, et unit les différents langages de programmation. En Linux, le C demeure la norme, faute d'avoir un consensus vers un langage de programmation plus avancé.
Il est plus difficile en Linux, de voir ses connaissances réutilisées d'un projet vers un autre, dans la mesure où la bio-diversité logicielle rend celles-ci moins utiles. Et ces changements fréquents, entraînent des coûts de mise à jour logicielles et de formation techniques importants qui ne sont pas négligeables.

Merci de votre commentaire M. Micro$oft

On sent que vous êtes vraiment impartial...
Non, mais avez-vous déjà utilisé une application .Net :  C'est hyper-lent et çà la mémoire fuit de tous les côtés...
.Net c'est vraiment lamentable.  Mais si c'est ce qui vous enchante, çà en dit long sur votre impartialité ou votre jugement...
Linux nous donnes des choix que windows ne peut même pas imaginer. Windows a une seule interface qui est contrôlé par M$ et qui peut la changer à volonté sans vous consulter.  Il peut y avoir pleins de "backdoor" puisque vous ne verrez jamais le code source (et il y en a spécialement pour le FBI et la CIA...).
Un gouvernement étranger qui utilise Windows donne le soins à une compagnie étrangère de s'occuper de sa sécurité.  Pas fort.
Avec linux j'ai le choix de mon interface graphique, j'ai un OS qui évolue et qui est à la pointe.  Contrairement à ce que vous prétendez Linux est le champion en matière de récupération du savoir d'un projet pour un autre, la raison est simple TOUT est ouvert.
C'est vrai qu'il y a beaucoup de changement, de mise à jour, mais c'est le prix de la sécurité.  Contrairement à Windows, les failles de sécurité se règlent rapidement, souvent la journée même de leur découverte.
Les informaticiens professionnels du gouvernement ne sont pas des crétins et beaucoup de leur savoir peut se transposer et s'adapter à linux sans grands efforts.  D'ailleur beaucoup plus de ces professionnels que vous n'imaginez utilisent linux et le connaissent déjà assez bien.
En faisant affaire avec M$ vous envoyez votre argent chez Redmond au États-Unis, vous encouragez l'économie d'un pays étranger qui en échange pourra venir voir toutes vos données sans que vous le sachiez.  Vous vous privez de vos libertés individuelles et encouragez le logiciel privatif.  
La liberté n'a pas de prix.
 
 

.NET serait lent et la mémoire y fuirait de tous les côtés?

J'ai un peu de misère à comprendre ce que vous voulez dire par "la mémoire fuit de tous les côtés" dans la mesure où la plateforme .NET gère la mémoire avec un ramasse-miettes (garbage collector).
Je n'ai personnellement pas l'impression que les applications .NET sont  si lentes que ça... mais je ne m'inquiète que modérément de la performance.
Même si tout est ouvert, chaque projet contient généralement peu de gens qui connaissent le code, essentiellement parce qu'il y a énormément de projets. Alors il ne faut pas trop compter sur un nombre si important de paires de yeux dans la pratique qui regardent les bogues, sauf pour les projets plus centraux... comme le noyau Linux par exemple.